Black & White (B&W) est un jeu de gestion/stratégie en 3D de type God Game développé par Lionhead Studio, fondé par Peter Molyneux (qui a quitté Bullfrog suite à son rachat par Electronic Arts en 1995).

Il suffit d’une prière pour qu’un nouveau Dieu apparaisse. Et ce Dieu, c’est vous. Capable de miracles, de vie et de mort, serrez-vous un Dieu bienveillant prenant soin de ses fidèles, ou maléfique apportant mort et désolation ? Ce choix vous appartient.

Gameplay

Vous êtes un Dieu. Pas « le » mais bien « un ». Si dans le premier acte vous serez seul, la concurrence pointera vite le bout de son nez. Qui dit Dieu dit capable de prouesses et de miracles. Mais pour cela, les gens doivent avoir foi en vous. Dans un premier temps, vous devrez aider vos disciples à construire le Temple, siège de votre pouvoir.

Une fois cela fini, il faudra résoudre quelques quêtes – qui pourront aller du rassemblement de nourriture, trouver des villageois disparus ou d’autres puzzles plus compliqués plus tard dans le jeu – qui permettra de choisir une créature ! Car oui, un Dieu digne de ce nom se doit d’avoir une créature ! Vous pourrez choisir entre trois créatures différentes : un singe, un tigre et une vache; chaque créature ayant des caractéristiques (faculté d’apprentissage, dégâts en combat et santé) différentes.

Elle ne sera pas un animal de compagnie mais votre plus grande aide ! Un héraut capable d’aller et d’influer là où vous ne le pourrez. Mais avant de devenir cet être, il vous faudra l’éduquer : la nourrir, lui apprendre miracles et comment se comporter en la récompensant ou la punissant, pour le meilleur et pour le pire. Car si vos actions influent sur l’apparence de votre main – la représentation en jeu de votre influence, qui aura tendance à s’éclaircir si vous êtes bon et à rougir si vous êtes mauvais – et de votre Temple, votre créature aura également son alignement, indépendamment du vôtre.

Votre conscience, incarnée par deux êtres (un ange et un démon), saura également vous rappeler vers quoi tendent vos actions. Pour guider votre Créature, trois laisses seront à disposition. La Laisse d’Apprentissage permettra à votre créature, comme son nom l’indique, d’apprendre : accomplir des miracles, récolter bois/nourriture, former des Disciples; la Laisse d’Agressivité forcera votre créature à être méchante : manger les gens, détruire des bâtiments, etc..; la Laisse de Compassion obligera votre créature à être gentille : soigner les gens (si elle connaît le miracle), récolter la nourriture, les aider, etc…

Dans B&W, tout est une histoire d’influence. Renforcer la foi de vos ouailles permettra d’étendre votre zone d’influence et empêcher que vos villages ne soient convertis par d’autres Dieux. Pour ce faire, vous pourrez accomplir plusieurs sortes de miracles – allant de l’invocation de nourriture aux soins en passant par boule de feu – la construction de divers bâtiments, la récolte de nourriture/bois, etc… Un Dieu bienveillant aura à cœur de subvenir aux besoins des villageois; quand un maléfique n’en aura cure, préférant convertir directement les villages environnant à coup de boule de feu ou de lancer de rochers. Mais certains villages seront hors de votre influence, il faudra donc agir de façon détourné pour vous manifester auprès d’eux.

Il existe plusieurs ethnies de villageois, chacun apportant les miracles de leur village lorsqu’ils sont convertis. Chaque ethnie peut construire une « Merveille » apportant des bonus particulier. Un Dieu digne de ce nom se doit également de guider ses fidèles. Si chaque villageois pourra vaquer librement à ses occupations, tantôt s’activer au champs, tantôt folâtrer; la grâce divine peut les toucher, leur indiquant quoi faire de leur vie. En prenant et en déposant les villageois à certains endroits, vous pourrez les transformer en Disciples consacrant la moindre seconde de leur temps à la tâche que vous leur aurez alloué : déposer un villageois à côté d’un autre du sexe opposé le transformera en Disciple Reproducteur; le poser près d’arbre en Disciple bûcheron; à côté d’un atelier en Disciple Artisan, etc…

Le temps n’est pas figé et lorsque le soleil se couche, les villageois en font autant. Les lucioles apparaissent autour des éléments (arbres, rochers, haies) et disparaissent lorsque les premiers rayons du soleil illuminent le ciel. Déplacer ces objets pourra permettre de trouver des miracles utilisables une fois.

Le Temple sera non seulement le lieu de culte mais également le centre névralgique de votre « empire » qu’il faudra protéger à tout prix, sa disparition signifiera la vôtre dans le néant. Ce lieu saint contient tout un tas d’informations sur le monde (nombre de villageois, disciples, convertis ou non, etc…), votre Créature (son âge, son régime alimentaires, son alignement, comment elle vous considère, entre autres…) mais aussi les quêtes, les sauvegardes et plein d’autre choses.

Pour en revenir à la Créature, elle sera amené à combattre d’autres créatures, celles des autres Dieux comme celles errantes. Vous devrez la guider pendant ses combats et également l’aider grâce aux Passes qu’elle pourra elle même accomplir une fois le miracle associé appris. Une Passe est une gestuelle permettant de lancer des miracles et d’utiliser les laisses sans avoir à passer par le Temple.

Avec ses connaissances vous serez à même d’étendre votre influence pour, au final, contrôler l’intégralité du territoire.

Ennemis

Ni plus ni moins que d’autres Dieux que la présence d’un nouveau concurrent n’enchante guère. Il faudra les affronter, de manière directe ou détournée. Mais attention, si vous êtes capables d’enrôler leur croyants, ils sont capable d’en faire tout autant avec les vôtres !

Graphismes

Sorti en 2001, Black & White possède des graphismes assez impressionnant pour l’époque. Le zoom permet de voir le détails des visages des villageois ou l’intégralité de l’île sur laquelle on se trouve, la créature possède tout un panel d’expressions faciales et d’animations (danse, combats, etc…) et les effets de lumière sont nombreux. Les paysages varient entre les larges plaines, de grandes forêts ou des sommets nuageux.

Bande Sonore

La bande sonore propose des musiques d’inspiration tribale, confirmant la dualité bien/mal. Concernant les bruitages, rien à redire, les cris des animaux et les différents bruits (combats, construction, miracles) sont propres et s’intègre parfaitement à l’ensemble. Enfin, les doublages sont de bonne qualité, malgré l’absence de synchronisation labiale des villageois.

Mon Avis

Comme beaucoup des jeux de ma bibliothèque, je rejoue régulièrement à B&W. Ce jeu est bourré de qualités et rares sont les jeux m’ayant autant marqué par l’originalité de leur gameplay. Déjà être un Dieu c’est plutôt pas mal, et même si SimCity l’avait fait avant, pouvoir gérer aussi finement la peuplade n’était pas possible. Chaque quête peut être accomplie d’une façon « bonne » ou « mauvaise » et chaque acte a des répercussions sur le karma, qui a une répercussion sur la puissance des miracles (meilleur soin si vous êtes « bon », plus de dégâts avec la boule de feu ou les éclairs si vous êtes « mauvais »).

Certains niveaux seront plus faciles à conquérir si vous êtes bons et inversement ce qui permet une bonne rejouabilité. Les niveaux sont grands et les paysages vraiment beaux malgré des textures qui peuvent laisser à désirer par rapport à ce qui se fait maintenant. La Créature peut faire part de ses état d’âme et si on ne s’en occupe pas, elle peut vite faire n’importe quoi.

C’est d’ailleurs un des reproche que j’ai à faire à B&W, c’est son IA et le manque de précision des actions de la Créature. Par exemple si on ne fait pas attention et qu’elle est fatiguée, elle peut s’allonger sur les maisons et les villageois, ce qui lui fera perdre du karma. Manque de précision également au niveau des passes les plus complexes qui seront difficiles à placer dans le feu de l’action.

La caméra est un autre point sensible, qui pourra en énerver plus d’un au vu de son maniement… surtout quand une des missions presque vitale consiste à jouer avec. Également la difficulté en fin de jeu, qui devient très importante (en passant, je n’ai jamais réussi à le finir à cause d’un bug en fin de partie…). En fin, les textures de terrains qui sont vraiment passables pour les standards actuels. Quelques patchs sont disponibles pour améliorer la résolution du jeu.

Conclusion

Évidemment, encore un must have. Encore aujourd’hui c’est un jeu exceptionnel de par son gameplay et sa liberté d’action. De très longues heures de jeu en perspective ! Trouvable sur internet en boite à partir de 10 €, il existe un add-on « l’Île aux Créatures » où vous êtes le seul Dieu de l’île (à partir de10 € également). Le jeu possède un mode multijoueur auquel je n’ai pas joué.

D’autres Screenshots